Le mindfulness, méditation de pleine conscience, consiste à être présent à soi et au monde, à se laisser envahir par les bruits de l’environnement ainsi que par ses propres sensations.
S’arrêter et observer, les yeux fermés, ce qui se passe en soi, et autour de soi. Simplement observer, sans juger , sans attendre quoique ce soit, sans rien empêcher d’arriver à son esprit, et sans s’y accrocher. C’est la méditation de pleine conscience. Etre pleinement conscient de l’instant présent, et de ses sensations, pensées et émotions. Cette attitude prônée par les sagesses orientales suscite aujourd’hui l’intérêt des neuroscientifiques. Cette pratique favorise en effet un état mental qui aide à prémunir contre le stress et la dépression.
Comment s’opère-t-elle ?
Le mindfulness opère grâce à la qualité de conscience qui émerge lorsqu’on tourne volontairement son esprit vers le moment présent. C’est l’attention portée à l’expérience vécue et éprouvée, sans filtre, sans jugement, sans attente. Nous pouvons décrire la méditation de pleine conscience en la décomposant en trois attitudes fondamentales.
La première est une ouverture maximale de l’attention sur l’ensemble du vécu personnel à l’instant présent. Autrement dit, à tout ce qui vient à l’esprit, seconde après seconde. Ceci passe par les mouvements de respiration, les sensations corporelles, les émotions qui surgissent, et les pensées qui vont et viennent.
La deuxième attitude fondamentale est le non jugement. Il faut s’entraîner à un désengagement total des tendances à juger, et à vouloir contrôler ce qui se passe à cet instant.
Enfin, le mindfulness demande à être sans attente. La méditation de pleine conscience est une conscience non élaborative, où nous n’avons pas un objectif précis à atteindre. Nous sommes dans l’instant pleinement présent. Il ne s’agit pas d’analyser ce qui se passe, mais simplement d’observer, et d’être à l’écoute de soi.
Quels sont ses bienfaits ?
Aujourd’hui, nous disposons d’un nombre important d’études scientifiques démontrant l’intérêt du mindfulness pour ses bienfaits dans différents troubles anxieux ou dépressifs. Ces études portent sur des sujets variés tels que le stress, la cardiologie, les maladies chroniques, les douleurs, etc.
En psychiatrie, nous prêtons une attention particulière au programme associant la thérapie cognitive et méditation, ou MBCT ( Mindful Bases Cognitive Therapy ), la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience.
Pour exemple, une étude a notamment permis de relever une diminution des risques de rechute chez des patients atteints de dépression chronique.
Comment expliquer l’action de la méditation de plein conscience sur la santé ?
Les mécanismes semblent se situer à deux niveaux. D’une part, celui de la régulation du flot de pensées et de l’attention. D’autre part, celui de la régulation émotionnelle et des ressentis. La pratique régulière de la méditation en pleine conscience permet de développer des facultés accrues en acceptation de la situation vécue, en prise de recul, en gestion des émotions, et des douleurs.
Sachant que dans beaucoup de souffrances psychologiques, la rumination et le non contrôle des émotions sont des facteurs aggravants, le mindfulness présente donc un intérêt réel comme complément aux différentes prises en charges médicamenteuses et psychologiques.
Néanmoins, la méditation de pleine conscience convient tout autant à toutes personnes désireuses de se sentir bien dans son corps, dans son esprit, et dans sa vie !